Extrait de Vatâ Java : Adi parle de son cheval

Publié le par FL

Le temps passant, il devint mon préféré, sans doute parce qu’il m’avait donné plus de mal. Lui réservant une grande part de mon intérêt, je consacrais de longs moments à brosser ses longs crins blancs, lui parlant comme on le fait à une véritable personne :

- Vois, mon tout doux, comme tu vas être beau. Là ! mon prince, montre-moi ta crinière. Oui ! comme ça ! doucement. Voilà !

Il me regardait de ses grands yeux de velours et j’avais l’impression d’avoir près de moi un ami qui m’écoutait. Il finit même par me manifester son attachement et parfois, il venait frotter sa tête sur mon épaule. Il m’apprit alors la douceur et le plaisir de la tendresse. Je restai un moment contre lui, profitant de ce courant d’affection qui nous unissait, tout en lui murmurant de douces paroles.

- Oui, on peut dire que tu m’en as fait voir ; ça c’est sûr ! Mais tu sais bien que c’est toi que je préfère. Chut ! garde ça pour toi ! c’est un secret entre nous…

Je me laissais aller, retrouvant dans sa chaleur la confiance et le courage nécessaires. Une communication intime passait alors entre nous. Etait-ce l’odeur de son poil ou le contact de ma main, toute douce, qui la favorisait ? Je ne saurai le dire mais cet échange était si sincère que je pris l’habitude de lui confier tout ce qui me préoccupait ."

 

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