Florence Lamy

 Voici ce que les élèves de 5e du Collège Mathurin Martin de Baud ont écrit pour moi :

Nous sommes les cinquième A

De Mathurin Martin de Baud

Nous avons lu Vâta-Java

Et on voulait vous dire Bravo !

Vous nous avez fait voyager

Aux côtés d’un cheval sacré

Nous avons écrit ces quelques vers

Pour annoncer notre A-Bé-Cé-Daire

A  comme Âdi, toi fils de Narsi, parié dans un jeu de dés. B  comme Bandhu, ton meilleur ami sur qui tu peux toujours compter. C comme courage Âdi! Tu réussiras à sauver ton cheval adoré ! D  comme demander la main de ta belle princesse Mâlati.E   comme étalon blanc, si rapide, tant convoité par le jeune Âdi. F  comme flèche poussée par une force incroyable à travers la course des rues du village. G   comme galoper pour donner un sens à ta vie!  H   comme hindouisme, religion dans laquelle tu as grandi. I   comme insensée serait ta vie, Âdi, si Vâta-Java était sacrifié.  J    comme joyeux est le maharaja quand il t’obtient comme fils.   K    comme Kusha ! Traître ! Insolent ! Lâche ! Jaloux !Orgueilleux ! Un jour, tu subiras la honte que tu  infliges continuellement à Âdi.   L     comme lutter contre les monstrueux barbares qui ont enlevé Vâta-Java.   M   comme maharaja, seigneur suprême mais aussi père adoptif  d’ Âdi.  Si riche que je voudrais être à sa place.   N    comme Narsi, le père exemplaire dont tout le monde rêve. O   comme Orient, monde mystérieux de richesses et d’aventures.  P   comme Pâtalipoutra, ville où tu as grandi !   Q     comme quête de te sauver, joli cheval blanc !    R     comme risquer ta vie pour sauver Vâta-Java.  S   comme sacrifié : Non! Vâta-Java, tu ne subiras pas ce sort!   T     comme triste tu es quand tu apprends que Vâta-Java va mourir sous tes yeux. U   comme unique est le lien qui t’unit à Vâta-Java.

A côté de cette passion qui va lier l'animal au jeune garçon, on trouve, dans ce livre, le récit d'une chasse au  tigre, une partie de dés stupéfiante, un voyage à travers les contrées de l'Inde du Nord et des personnages qui vont soit aider Adi, soit, au contraire, lui porter tort. Parmi les plus sympathiques, je vous présente Malatî.

" C’est alors que la belle princesse Malatî fit son apparition à la porte de la salle, un grand sourire aux lèvres. Kapûr en perdit à cet instant-là l’usage de la parole, se contentant d’agiter discrètement mon bras pour attirer mon attention. Nous la vîmes s’avancer vers nous, laissant délicatement sur le sol les empreintes rouges de la laque enduite sous ses pieds. Accompagnée du tintement joyeux de ses bracelets de chevilles, souple et légère, elle déplaçait ses hanches avec une grâce exquise. Elle se dirigea vers moi, à la stupéfaction de Kapûr.

" Le temps passant, il devint mon préféré, sans doute parce qu’il m’avait donné plus de mal. Lui réservant une grande part de mon intérêt, je consacrais de longs moments à brosser ses longs crins blancs, lui parlant comme on le fait à une véritable personne　:

- Vois, mon tout doux, comme tu vas être beau. Là ! mon prince, montre-moi ta crinière. Oui ! comme ça ! doucement. Voilà !

Il me regardait de ses grands yeux de velours et j’avais l’impression d’avoir près de moi un ami qui m’écoutait. Il finit même par me manifester son attachement et parfois, il venait frotter sa tête sur mon épaule. Il m’apprit alors la douceur et le plaisir de la tendresse. Je restai un moment contre lui, profitant de ce courant d’affection qui nous unissait, tout en lui murmurant de douces paroles.

- Oui, on peut dire que tu m’en as fait voir ; ça c’est sûr ! Mais tu sais bien que c’est toi que je préfère. Chut ! garde ça pour toi ! c’est un secret entre nous…

Je me laissais aller, retrouvant dans sa chaleur la confiance et le courage nécessaires. Une communication intime passait alors entre nous. Etait-ce l’odeur de son poil ou le contact de ma main, toute douce, qui la favorisait ? Je ne saurai le dire mais cet échange était si sincère que je pris l’habitude de lui confier tout ce qui me préoccupait ."

Après la Chine des Han, j'ai choisi d'aller visiter l'Inde ancienne et de m'intéresser plus particulièrement à la dynastie des Gupta. J'y ai découvert une civilisation brillante, je dirai même captivante.  J'ai décidé alors d'en tirer un roman dont le thème essentiel serait orienté vers un  rite religieux accompli à cette époque et appelé "ashvameda" ou le sacrifice du cheval. C'est ainsi que Vâta-Java est né.

Cet animal sacré dont le nom signifie "plus rapide que le vent" est un étalon blanc magnifique. J'ai voulu qu'il soit attachant et que mes lecteurs aient vraiment envie de l'approcher, tout comme Adi, son écuyer et son gardien. 

Le problème... c'est qu'il fallait le faire mourir à la fin de l'histoire et je ne pouvais m'y résoudre. Si vous lisez ce récit, vous chercherez sûrement, vous aussi, un moyen pour le sauver du sacrifice…

Vous apprendrez à célébrer la fête des Balançoires ou celle du Printemps. Vous suivrez l'éducation d'Adi en compagnie de son gourou. Vous découvrirez comment les classes privilégiées occupaient leurs loisirs. Vous mâcherez du bétel tout en  devenant expertes ou experts dans la connaissance des parfums. Vous verrez...  C'est tout un univers lointain qui va soudain revivre pour vous.

Bonne lecture ! 

La soie : du mûrier à l'étoffe.

 " Li Cheng, lui, semble être transporté dans un autre univers tant son regard brille de joie. Il est vrai que depuis toujours il rêve de voyages lointains. Quand il vivait au palais de son père, il voyait souvent de riches négociants qui venaient rendre visite à l’Empereur pour lui offrir de somptueux cadeaux : du verre, de l’or, de la laine originaire de contrées lointaines.

Ils parlaient de leurs voyages, d’un monde inconnu si différent du sien et lui, il n’avait qu’une envie : les suivre ! Et voici qu’à Chengdu aussi, les marchands passent ! Voici que son envie la plus secrète le reprend ! Partir ! Oui, c’est son plus grand désir ! C’est plus fort que sa raison, plus fort que l’amour qu’il porte à sa famille. Sa mère a beau lui dire qu’il est appelé à un autre destin, son cœur lui souffle sans cesse que sa vie est là-bas, aux confins de l’univers. Il n’a aucun goût pour le revenu de la terre. Lui, il se voit à dos de chameau affronter le froid cassant des cimes enneigées, les tempêtes de sable des déserts arides. Et après des jours et des jours de route, il s’imagine déjà parvenant au pays de ces hommes étranges qui habitent le Daquin, et dont il a entendu les histoires surprenantes." 

2010 ! La grande année! Françoise Hessel, éditrice de la maison Oskar, me téléphone pour m'annoncer qu'elle va publier mon manuscrit. Elle me demande de l'accompagner d'un dossier et d'un fichier pédagogique que j'accepte volontiers de faire. La grande aventure commence. Corrections, relectures s'enchaînent. Enfin je reçois chez moi les premiers exemplaires. Vous imaginez ma joie...

Présentation de l'histoire : 

Chang’an, capitale de la Chine, aux environs du 1^er siècle avant J.C. pendant la dynastie des Han.

         La fin de l’Empereur est proche. Yun, sa concubine préférée, part pour Chengdu se réfugier chez son frère Hou Chi avec ses deux jumeaux : Li Mei et Li Cheng. Là, ils seront à l’abri de la jalousie féroce de l’impératrice qui souhaite leur mort. Mais le repos sera de courte durée et Li Cheng, pour écarter la menace qui le poursuit, prendra la route des caravanes en compagnie de Chang un riche marchand de soie. Or ce voyage dont il rêvait depuis longtemps va lui réserver bien des surprises car la fabrication de la soie fait l’objet de convoitises… Qui est le farouche Ayis au comportement si étrange ? Que cache-t-il dans cet étui dont il ne se sépare jamais ? Chang n’est-il pas un traître à la solde d’un pays rival ? Voilà notre prince plongé, malgré lui, dans une dangereuse histoire d’espionnage.  Une course poursuite commence sur la route de la soie.

Lors de séances de dédicaces à Orléans et au salon du livre de Gien.

...comme un voyage dont je dessinerais le tracé, le regard perdu sur les cartes de mon atlas. Bientôt les images se précisent et, comme si un aimant m’attirait irrésistiblement vers eux, les mondes lointains du passé refont surface. Alors, les contours de ces rivages délaissés et qui dorment aujourd’hui dans les livres, apparaissent peu à peu dans mon imaginaire. M’abandonnant au rythme lent de leur recherche, je reconstruis bientôt des villes, des routes et des palais. Je taille les pierres qui deviendront les demeures des princes, je plante les jardins où se promèneront des ambassadeurs, je sème l’orge, le riz que récolteront les humbles.

Enfin, quand tout est prêt, quand je sais que je pourrai facilement trouver mon chemin dans ce nouvel espace, alors, seulement alors, comme la magicienne des contes de mon enfance, d’un coup de baguette, j’y ajoute la vie; ce souffle puissant et souverain qui permettra à des jeunes ou des vieux, des êtres généreux ou méchants, à des coeurs vaillants ou parfois à des traîtres de se rencontrer dans une même histoire.

Je sais maintenant que je suis prête à écrire … Je peux désormais appareiller. Toutes voiles au vent, je lève l’ancre, décidée à partir pour l’aventure.

 Et je m’installe au clavier, devant la première page…